jeudi 16 février 2017

Répression sociale en démocratie...?


(Le billet de Loup Rebel)
Un questionnement sur les origines de la violence
dans des régimes prétendus "démocratiques".
Notre intelligence collective est trompée,
et nous ferions bien de ne plus cautionner
un système pernicieux donnant les pleins pouvoirs
à des imposteurs mafieux déguisés en démocrates.

La forme et le fond...

Dans un régime démocratique, la classe dominante cherche à obtenir le consentement des classes populaires par la manipulation. Le principe d'adhésion consentie préside à la forme démocratique de gouvernance.
La répression sociale caractérise la forme des régimes totalitaires, quand la classe dominante cherche à soumettre par la force les classes populaires. Chaque fois qu'une classe dominante cherche à imposer ses règles et ses lois par la force et la répression sociale, on sait qu'on se trouve dans un régime totalitaire, et pas dans une démocratie.
Cela ne change rien sur le fond, car un "gouvernement" est toujours l'exécutif des pouvoirs économiques et financiers qui mènent le monde.

Se révolter, oui, mais contre qui, ou contre quoi...?

Dans une insurrection, comme dans une révolution, la première question, c'est de savoir si l'on conteste la forme ou le fond. Se révolte-t-on contre les pouvoirs économiques et financiers qui mènent le monde, ou bien contre l'exécutif de ces pouvoirs, c'est-à-dire les gouvernements...?
Bref, qui est le véritable oppresseur...? Est-ce l’État et ses forces de l'ordre (policiers, gendarmes, CRS et autres milices armées), ou bien les pouvoirs invisibles qui tirent les ficelles dans l'ombre...?


La révolution peut-elle se faire sans violence ?

Si la réponse est OUI, ou “peut-être”,
la question suivante sera de savoir "comment" ?
Le but d'une révolution, c'est un renversement, pour inverser les rôles. Renverser une minorité dominante ne peut se faire que sous la contrainte, car on n'a jamais vu qui que ce soit abandonner ses privilèges sans résister, sans se battre pour les conserver.

La première violence :
Mère de toutes les autres, c’est la violence institutionnelle. Celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations. Celle qui écrase et lamine des millions d’hommes et de femmes dans ses rouages silencieux et bien huilés.

(Helder Camara)

La révolution est le fruit qui pousse
sur l'arbre de la soumission,
de l'injustice, des inégalités, et de l’oppression.

La soumission, et son corolaire, l’oppression, conduisent irrémédiablement à la révolte, et la révolte est le détonateur qui met le feu aux poudres. Un feu qui attise la brulure du sentiment d'injustice chez celles et ceux ayant goûté au fruit qui murit sur l'arbre de la soumission.

La seconde violence :
C’est la violence révolutionnaire, qui nait de la volonté d’abolir la violence institutionnelle.

(Helder Camara)

L'inversion les rôles, c'est soumettre la minorité dominante à la volonté de la majorité soumise. C'est quand nous, la majorité soumise, décidons de soumettre à notre volonté à nous, le peuple, la minorité tyrannique qui veut nous soumettre.


Dans une révolution, la violence n'est pas le fait des révolutionnaires, mais celui des résistances de la minorité dominante à abandonner ses privilèges, qui lui permettent de se vautrer dans la corruption, l'injustice et les inégalités en toute impunité.

La troisième violence :
C’est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la violence révolutionnaire en se faisant l’auxiliaire et la complice de la violence institutionnelle, celle qui engendre toutes les autres.

(Helder Camara)

Les forces répressives mises en œuvre par cette minorité despotique seront d'autant plus violentes que nous serons trop peu nombreux à participer à la révolution. En revanche, si nous sommes le plus grand nombre pour soumettre à la volonté du peuple les crapules qui squattent le pouvoir, alors, la violence sera évitée, ou du moins très limitée.

Il n’y a pas pire hypocrisie que de n’appeler violence seulement la deuxième (violence révolutionnaire), en feignant la première qui la fait naitre (violence institutionnelle), et la troisième qui la tue (violence répressive).
(Helder Camara)

... Le paradoxe de la non-violence ...

« Dans la lutte contre la violence subie,
refuser toute violence oblige à utiliser la violence
pour s’opposer à la violence institutionnelle,
celle que nous subissons ».

Dans tous les cas,
dans toute révolution la responsabilité de la violence incombe
à la minorité dominante dans son sentiment ignoble et morbide
de toute-puissance et d'impunité.





Loup
Loup Rebel
Loup Rebel