jeudi 26 janvier 2017

La privatisation de l'État


(Le billet de Loup Rebel)

La lucidité sur...
... le gouvernement invisible du pouvoir monétaire...

Du jour où un État abandonne le privilège de sa création monétaire au profit exclusif des banques privées, il devient un État privatisé, soumis à la mafia bancaire qui lui confisque au passage sa souveraineté.
La privatisation des États, en Amérique du Nord et en Europe, est en marche depuis plus d’un siècle. Elle s’est concrétisée en France à l’insu de tous ou presque le 3 janvier 1973, sous la Présidence de Valéry Giscard d’Estaing, avec l’adoption de la loi n° 73-7 sur la Banque de France et la création monétaire.

Tout a commencé juste avant la Première Guerre mondiale, avec l’entrée en scène discrète du dollar sur la scène mondiale.

Pendant que l’Europe préparait la guerre qui allait la ruiner, elle ne prêtait pas attention à un événement monétaire qui allait avoir des conséquences gigantesques pour l’économie de la planète : la signature, le 23 décembre 1913, d’une loi instituant une "banque centrale privée" constituée par un cartel de banques d’affaires dirigées par les groupes financiers Rothschild et Rockefeller, et frauduleusement baptisée "Federal Reserve Bank".

Cette escroquerie sémantique est à l’origine de la plus grande arnaque financière internationale de tous les temps.

Mayer Amschel Rothschild, alias Mayer Amschel Bauer (1), le fondateur de la dynastie banquière des Rothschild, a prononcé un jour cette phrase devenue célèbre :
Permettez-moi d’émettre et de contrôler la création monétaire d’un pays et je me moque de qui écrit ses lois.


La FED, ou Federal Reserve Bank

Presque tout le monde s’imagine qu’il s’agit de la banque centrale des États-Unis et donc de la propriété collective, publique et inaliénable du peuple américain. Il n’en est rien. Pour ceux qui l’ignorent encore, il faut savoir que la FED n’est pas fédérale, comme son nom officiel le laisserait supposer, mais qu’elle est une société privée à but lucratif.

Qui sont les propriétaires de la FED ?

  • Rothschild Banks of London and Berlin
  • Lazard Brothers Bank of Paris
  • Israel Moses Sieff Banks of Italy
  • Warburg Bank of Hamburg and Amsterdam
  • Lehman Brothers Bank of New York
  • Kuhn Loeb Bank of New York
  • Chase Manhattan Bank of New York
  • Goldman Sachs Bank of New York
« Il n’existe pas de moyen plus efficace pour prendre le contrôle d’une nation que de diriger son système de création monétaire », disait M. Phillip A. Benson, le 8 juin 1939…

Et en effet, la finance internationale a fini par prendre le pouvoir absolu sur le monde, en utilisant cette escroquerie sémantique.

Charles A. Lindberg, le père du célèbre aviateur, a déclaré : "Cette loi établit le plus gigantesque trust sur terre. Lorsque le Président Wilson signera ce projet de loi, le gouvernement invisible du Pouvoir Monétaire sera légalisé... le pire crime législatif de tous les temps est perpétré par cette loi sur la banque et le numéraire."


Le dollar flottant :
l’escroquerie monétaire du millénaire

En 1965, le Général de Gaulle put encore exiger des États-Unis le remboursement en or d’une dette de 300 millions de dollars. Cinq ans plus tard, au moment de la guerre du Vietnam, la couverture or n’était plus que de 55 % et elle est tombée à 22 % un an plus tard en 1971.

Or, à cette date les États-Unis avaient dépensé 500 milliards de dollars dans leur effort de guerre au Vietnam alors qu’ils ne possédaient plus qu’une réserve de 30 milliards de dollars en or.

De nombreux citoyens du Rest of the World (Reste du Monde), emboîtèrent le pas au Général de Gaulle et des demandes de conversion en provenance de diverses banques centrales étrangères provoquèrent un vent de panique si bien que le 15 août 1971, acculé, le Président en exercice de l’empire, Richard Nixon, fut contraint de demander à la FED de prendre une décision en forme de coup de poker : abandonner purement et simplement la convertibilité du dollar en or. N’ayant plus les moyens de racheter ses billets, la FED, en accord avec le pouvoir exécutif de l’empire, décida que le cours du dollar flotterait au gré de l’offre et de la demande…

Conséquences de cette décision :

  • Le dollar n’avait plus de couverture or.
  • Le dollar avait également perdu la garantie de l’État !
Cette décision fut le premier gigantesque coup de force des États-Unis, un véritable coup d’État monétaire et un coup de pied dans la fourmilière de l’économie mondiale. Elle marque l’entrée des États-Unis dans l’ère ouvertement militaro-impériale. Une ère "offensive", précisément décidé à la suite du déclenchement d’une guerre déjà fondée, elle aussi, sur un mensonge et une manipulation médiatique de l’opinion intérieure et des opinions mondiales, celui d’une attaque, totalement inventée, de la flotte américaine par le Vietnam du Nord dans la baie du Tonkin.

Ce fut la première manifestation spectaculaire d’un mépris pour le reste du monde, pudiquement appelé unilatéralisme qui allait croître et embellir au fil du temps.


La servitude volontaire

L’Amérique n’est puissante que parce que nous sommes à genoux à ses pieds.

Bien plus que sur des courbes et des équations mathématiques, l’économie repose sur la psychologie des peuples et des États. L’étalon or-dollar déconnecté de la référence or, les États utilisateurs du dollar étalon devaient soit manifester une allégeance aveugle à l’empire et accepter une soumission passive à ses décisions, soit croire en l’existence d’un État à la vertu miraculeuse qui n’aurait jamais la moindre tentation de créer fictivement de la monnaie et d’arrondir ses fins de mois en achetant au Reste du Monde beaucoup plus de marchandises et d’équipements divers que ce qu’il aurait pu le faire grâce à la richesse réelle produite par son économie.

Et l’histoire révèle que rien n’est plus facile à imposer qu’un miracle, comme le prouvent les dogmes des diverses religions de la planète. Et le miracle, somme toute modeste par rapport à ceux véhiculés par les croyances comme la naissance virginale ou la résurrection, que l’empire a réussi à répandre, fut la croyance en sa vertu, en son honnêteté et en son désir d’agir pour le bien de l’humanité. De plus l’irrationalité de ce qu’on appelle "les marchés financiers" n’est plus à démontrer, surtout lorsqu’on leur présente l’appât de bénéfices immédiats.

Avec le dollar flottant, toutes les digues étaient rompues et, comme le disait le sapeur Camembert, "quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites". Les États-Unis pouvaient dorénavant créer autant de monnaie que le supporteraient leur prestige et celui de leur économie. Sans couverture, ce n’était rien d’autre que de la fausse monnaie, ou monnaie de singe.

C’est bien ce qui est arrivé, puisque depuis 1971, la richesse produite par l’économie de l’empire a quadruplé, alors que la masse monétaire qu’il a déversée sur le globe a été multipliée par quarante.
Les habitants des banlieues du Rest of the World ont beau être d’un naturel crédule et soumis, notamment les Européens, et béer d’admiration devant leurs "libérateurs" de 1 944, il n’aurait peut-être pas été si facile d’inciter leurs banques centrales à continuer d’accorder au dollar flottant, donc devenu aussi consistant qu’un caramel mou, un statut privilégié et à utiliser ce pseudo étalon comme monnaie unique des échanges entre eux et comme monnaie de réserve de leurs propres banques centrales. Le mark allemand et le franc suisse jouissaient à l’époque d’une solidité et d’un statut enviables.

L’empire a donc trouvé un stratagème particulièrement efficace et contraignant pour que la vassalisation des économies mondiales puisse se poursuivre à son bénéfice exclusif par le truchement d’un système qui n’avait plus rien de concret ou de scientifique.

Reposant sur la confiance des utilisateurs, il était du ressort exclusif de la psychologie.

La création d’une fausse monnaie : le pétrodollar

Le pétrole, hier comme aujourd’hui, n’est pas un produit ordinaire. Il est le moteur de toute l’économie mondiale. Ce que les États-Unis ne pouvaient plus faire avec la seule arme d’un dollar faiblissant, ils tenteront de le réaliser par l’alliance du dollar avec le pétrole. L’opération connut une belle réussite pendant trente ans.

Pour cela, il leur fallait un comparse complaisant, un complice qui trouverait également son propre intérêt dans cette alliance. Ce fut le royaume de la famille Saoud, appelé Arabie Saoudite qui accepta de jouer ce rôle.

Le cadeau sans prix que le royaume saoudien fit à l’Amérique au début des années 1970, en échange d’une "protection militaire" et de divers "avantages économiques", fut de libeller et de vendre son pétrole exclusivement en dollars. Comme il s’agit du plus gros producteur et du membre le plus influent de l’OPEP, les autres monarchies du Golfe, en bons moutons de Panurge proaméricains, suivirent le mouvement, si bien que l’habitude, puis une sorte de loi tacite s’imposèrent : pour acheter du pétrole, il fallait des dollars.

Et on pouvait obtenir des dollars de deux façons :
  1. Acheter des produits américains, ce qui dopait l’industrie de l’empire et procédait en quelque sorte au blanchiment d’une monnaie fictive créée par un simple jeu d’écriture, une variante d’un "argent sale".
  2. Utiliser exclusivement les dollars dans les échanges entre États.
On faisait ainsi entrer dans un circuit commercial classique à l’extérieur des USA des billets de banque qui, à l’origine, étaient simplement du papier imprimé. Du coup, une monnaie fictive créée ex nihilo par des institutions financières privées de l’empire trouvait par la magie de ce mécanisme un statut officiel de monnaie réelle.

Comme cette masse flottante de monnaie circulait en dehors de l’État émetteur puisque, de fil en aiguille, elle était devenue l’étalon international des échanges de toutes les marchandises, la créance n’était jamais présentée au débiteur. Celui-ci pouvait d’autant mieux continuer à créer de la monnaie que la demande de pétrole était de plus en plus importante. La quantité de monnaie augmentait donc parallèlement à l’augmentation de la demande de pétrole dans le monde.

Ainsi la monnaie privée des financiers américains est devenue, de fil en aiguille, la monnaie mondiale dominante : 75 % de la monnaie mondiale sont des dollars. De plus, tantôt par des pressions, tantôt par des menaces, tantôt par suivisme, lâcheté, indifférence ou ignorance des utilisateurs, les dollars représentent 80 % des fonds détenus par les banques étrangères. Je reviendrai ultérieurement sur les liens entre l’invasion de l’Irak et la décision de Saddam Hussein de vendre son pétrole en euros.

En attendant, la martingale fonctionnait à la perfection et il est avéré que l’empire américain en faux monnayeur efficace, jouissait du statut exceptionnel de pouvoir acquérir, comme il a été décrit précédemment, des biens considérables tant à l’étranger qu’à l’intérieur, du pétrole, un armement phénoménal, un équipement spatial, une infrastructure universitaire, des laboratoires et des centres de recherche performants avec une monnaie fictive appelée dollar, mais non gagée par des actifs réels.

Depuis la dérèglementation du système bancaire mondial en 1994 par les accords de l’OMC (Organisation mondiale du commence, alias les puissantes sociétés financières de Wall Street), les fonds de pension et les trusts bancaires de l’empire ont pris d’assaut la planète et mettent la main sur tout ce qui offre une rentabilité juteuse : des usines, des sociétés, contre du papier imprimé à gogo appelé dollars.

Ce mécanisme s’apparente à une escroquerie pure et simple puisque les richesses de l’empire sont financées par des "emprunts", qui, s’accumulant, deviennent des dettes vertigineuses et donc impossibles à rembourser. Quand l’escroquerie est aussi gigantesque, elle en devient invisible.

De même que l’Empire romain imposait aux provinces ou aux États qu’il avait vaincus un tribut annuel sous forme d’un impôt ou de la fourniture de marchandises (par exemple, le blé d’Égypte), le monde entier paie aujourd’hui à l’empire américain un tribut évalué à 700 milliards de dollars qui représentent la différence entre ce qu’il produit et ce qu’il dépense.

Le monde commençait à éprouver les conséquences néfastes de cette situation ubuesque. Sans toutefois en mesurer vraiment l’ampleur et le danger, elle fut acceptée bon an mal an par la planète tout entière, faute d’une coalition assez puissante, assez lucide et assez déterminée à y mettre un terme, malgré quelques grincements de dents ici ou là.

Le bord du gouffre et le dérapage avant la chute

Déjà quelques glissades dangereuses avaient donné des sueurs froides aux plus prudents et aux plus perspicaces, hantés par le crash de 1 929. Une crainte de plus en plus perceptible commençait de troubler les institutions monétaires du Rest of the World : à force de creuser le trou des déficits et des dettes, une gigantesque implosion risque d’ébranler la planète.

La panique devant un 11 septembre financier était beaucoup plus catastrophique pour l’économie mondiale que l’écroulement (plus ou moins accompagné officiellement) des deux tours jumelles du Word Trade Center et de la tour voisine qui leur faisait face et qui, sans même avoir été effleurée, s’est visiblement effondrée par compassion. Cet effondrement financier préoccupait de plus en plus d’esprits pendant que la fête battait son plein sur les ponts du Titanic et que l’euphorie régnait chez les boursiers.
Cet épisode est d’autant plus troublant que les sous-sols des deux tours principales du Word Trade Center contenaient une gigantesque réserve d’or et que seule une faible quantité de lingots soigneusement empilés dans un semi-remorque abandonné dans un conduit souterrain reliant les tours jumelles à la troisième a été récupérée. Les trois tours appartenaient à M. Silverstein. Il se peut que ce fait, qui semble avoir été jugé anecdotique, prenne un jour une importance insoupçonnée.

Entrée en scène de l’euro en 1999

Les "agrégats" monétaires désignent l’ensemble des moyens de paiement. Les monétaristes les ont classés en quatre types : M0, M1, M2 et M3. Le plus important de ces agrégats est le M3, parce qu’il contient les trois précédents.

Deux événements majeurs sont venus troubler le jeu de cartes des magiciens du dollar flottant : la naissance d’une monnaie commune européenne, l’euro, et la fin de la publication régulière de l’agrégat M3 qui révélait au monde entier l’importance de la gloutonnerie dépensière de l’empire.

Car il existait une dernière petite butée rassurante pour les utilisateurs du dollar avant la chute dans l’abîme : toutes les données monétaires disponibles étaient publiques, aussi bien les liquidités (pièces, billets, comptes courants, livrets, comptes épargne, sicav) que les "agrégats" (ensemble des moyens de paiement). C’est le M3 qui nous intéresse, car c’est celui qui pilote la politique monétaire globale. Il est l’indicateur le plus fiable de la quantité totale de dollars en circulation à l’intérieur des USA et dans le monde. Il permet donc de calculer le rapport entre la richesse réelle de l’État et son train de vie.

L’entrée en scène de l’euro en 1999 offrait au monde l’alternative d’une nouvelle monnaie internationale. L’empire, sentant le danger, avait vainement jeté toutes ses forces dans la bataille pour essayer d’en empêcher le débarquement.

Accueillie d’abord prudemment, cette météorite creusa néanmoins un gros cratère dans les sables bitumineux du pétrodollar et remit en cause la superbe construction monétaire qui avait imposé au monde l’utilisation d’un dollar même flottant et dévalué comme seule monnaie de réserve au bénéfice de l’économie des USA.

Mais le coup de grâce vint de l’intérieur même du système. Le 23 mars 2006, un événement capital se produisit dans l’histoire économico-monétaire de la planète, dont la presse quotidienne, le nez sur le guidon du quotidien et complètement myope, n’a pas tout de suite mesuré l’importance : la décision de la Réserve fédérale de l’empire américain (la FED), émettrice privée des dollars, d’arrêter la publication de l’agrégat monétaire M3 ainsi que la parution de divers autres indicateurs secondaires qui, par des moyens détournés permettaient aux autres États de la planète de se faire une idée globale de la masse monétaire en circulation.

Une dette colossale impossible à rembourser

Continuant de collationner les données, le cartel de banques privées composant la FED rompait le contrat de confiance qui le liait aux utilisateurs de sa monnaie, et gardait pour son usage exclusif les données recueillies, considérant avec le mépris et l’indifférence propres à l’empire, que les banques centrales et les citoyens du Reste du Monde n’avaient qu’à se débrouiller dans le brouillard ou à faire aveuglément confiance aux maîtres du monde, c’est-à-dire aux financiers de la FED.

En réalité, il s’agissait d’une opération de camouflage honteux d’une dette exponentielle, officiellement évaluée à 8.000 milliards de dollars, mais qui serait en fait de 42 000 milliards, et même de 55 000 milliards selon d’autres calculs, si l’on y intègre les dépenses de santé et les retraites, ce qui représente plus de vingt fois le budget annuel de ce pays.

Si un particulier doit deux mille euros à une banque, c’est un problème pour lui, mais s’il doit deux millions d’euros à cette même banque, c’est un problème pour la banque. La situation est transposable à la dette américaine, dont le montant colossal des dettes privées et publiques continue d’augmenter dans le plus grand secret, ne sera évidemment jamais remboursée et constituera à l’avenir un problème majeur pour tous les États de la planète.
  • Quid du comportement à venir des pays qui détiennent de pleins coffres de créances en dollars ?
  • Quid de l’avenir de l’économie de l’empire ?
  • Mais surtout, quid de l’économie des autres pays de la planète ?
  • Quel sera l’avenir de l’euro ?
Au sujet de la situation monétaire actuelle, on peut appliquer à l’empire la métaphore qui disait que la roche tarpéienne est proche du Capitole. Il n’est pas nécessaire d’être un grand prophète pour affirmer avec une quasi-certitude que le Capitole américain penche dangereusement, qu’il est sur le point de s’effondrer et de s’écraser dans le gouffre de la dette et de la gloutonnerie impériale comme la traîtresse Tarpeia s’était écrasée dans le gouffre qui s’étendait au pied de la roche à laquelle le Capitole des Romains était adossé et du haut de laquelle elle avait été précipitée, donnant son nom au célèbre rocher.

Seule la date précise reste à déterminer, même si les financiers de Wall Street susurrent que la chute sera assez lente et qu’ils maîtrisent la situation. Il est d’autant plus important d’éviter une panique dévastatrice qu’ils espèrent avoir le temps de mettre leurs billes à l’abri et de trouver un stratagème afin d’obliger le Reste du Monde à assumer les conséquences du fardeau de leur dette. Traduit en langage de l’empire cela donne : "La FED espère un atterrissage en douceur de l’économie américaine...".
Les privilèges monétaires dont jouit l’empire depuis 1945 sont les sources de sa puissance et de son expansion. 
Ils sont si faramineux qu’on devine que les USA sont prêts à tout pour en assurer la pérennisation.

Alors ?
Avez-vous encore le sentiment que votre bulletin de vote vous donne du pouvoir...?
Êtes-vous toujours décidé à participer à l’élection ?


Non, je ne vote pas ~ Raja Vibes

Marchand de rêves des temps modernes, Vous me faites gerber avec vos balivernes,
Cauchemar de notre quotidien de martyr, Je largue les amarres et préfère m’abstenir
__________________________
(1) Ce qu'il faut savoir sur les origines de la famille Rothschild...

Mayer Amschel Rothschild (1744 – 1 812) est le fondateur de la dynastie banquière des Rothschild.

Mayer Amschel Rothschild est né Mayer Amschel Bauer le 23 février 1744 dans le ghetto juif de Francfort-sur-le-Main dans l'ouest de l'Allemagne, fils de Moses Amschel Bauer. Il changea son nom en Rothschild, que l'on peut traduire en français par "bouclier" ou "écusson rouge", en référence au bouclier rouge, symbole de la maison familiale puis devenu celui de la banque et du commerce de prêt sur gage créé par son père Moses Amschel Bauer.

Plus de détails sur Wikipédia...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mayer_Amschel_Rothschild


Loup
Loup Rebel
Loup Rebel

lundi 16 janvier 2017

Entre la paix sociale et l'insoumission...?
Il faut choisir...!


(Le billet de Loup Rebel)
La classe dominante a longtemps cru qu'elle pourrait
instaurer la paix sociale par une simple injonction :

Soumets-toi, et tais-toi !


Si la classe dominante a longtemps cru qu'elle pourrait instaurer la paix sociale par cette injonction, "soumets-toi, et tais-toi", c'était sans compter avec la violence des inégalités imposées par cette exigence de soumission pour conserver les privilèges des dominants sur les dominés. Et ne croyez pas que réduire les inégalités serait une condition suffisante pour assurer la paix sociale. Car réduire, ce n'est pas supprimer.

Parler d'égalité entre tous et œuvrer pour le maintien des privilèges est l'imposture politique de TOUS les gouvernements. 
Non, réduire les inégalités ne fait que donner bonne conscience à la classe dominante, qui espère ainsi imposer de façon autoritaire, encore une foi, une apparente paix sociale tout en maintenant les inégalités.
Dans la réalité, la paix sociale ne sera acquise que lorsque les inégalités seront totalement éradiquées.

Exercer l'autorité produit l'effet contraire de celui attendu pour instaurer la paix sociale. L'autorité est l'affirmation de la plus grande inégalité, celle qui divise la société en donnant un statut social différent aux uns et aux autres. Le fondement de l'autorité affirme que des individus sont supérieurs aux autres, et que cette supériorité leur confère un droit de domination et de soumission.

C'est tout simplement inacceptable.


Des voix s'élèvent alors pour demander :
« Mais quelle serait l'alternative capable de remplacer cette imposture démocratique et politique par une organisation sociale garantissant à la foi l'égalité entre tous et la liberté de tous ? »
Le seul projet capable d'instaurer la paix sociale, c'est celui des anarchistes. Car l'exercice du pouvoir est l'affirmation d'une inégalité ségrégationniste, pour ne pas dire raciste, entre les dominants et les dominés, les premiers se prétendant supérieurs aux seconds.

L'anarchisme, c'est la "bête noire" qui fait peur à la classe dominante, et il y a de quoi leur faire peur, à ces voyous, car ils y perdront leurs privilèges et leurs biens mal acquis.

Essayons de définir l'anarchisme en quelques lignes compréhensibles par tous :
L'anarchisme est un courant politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de fondements et de pratiques d'égalité sociale non autoritaires. Il ne peut y avoir de paix sociale tant que des inégalités divisent la société. L'Histoire montre que l'autorité de quelques-uns sur les autres est le premier facteur d'inégalité et de division de la société, les dominants d'un côté, et les dominés de l'autre. La lutte des classes qui en résulte entre dominants et dominés est donc bien la principale cause du désordre social.

Ainsi, contrairement à la croyance entretenue par la classe dominante, la paix sociale ne peut être acquise que par l'abolition de toute autorité, car l'autorité est l'une des sources principales du chaos social.

Le terme libertaire est souvent utilisé comme synonyme, ce qui en souligne le caractère égalitaire de l'organisation sociale des anarchistes.

Le second pilier sur lequel se fonde l'anarchisme est l'abolition de la propriété privée, également source d'inégalités et de division de la société, les possédants d'un côté, les démunis de l'autre. Propriété et autorité vont de paire, la classe dominante étant aussi celle qui possède. Sans la propriété, la convoitise et le vol n'existent plus, les prisons se vident, et l'autorité n'est plus le privilège de quelques-uns, mais devient le fait de chacun et de tous.

Fondé sur la négation du principe d'autorité et de propriété dans l'organisation sociale, l'anarchisme incarne le refus de toute contrainte découlant des institutions basées sur l'autorité et la propriété, dans le but de développer une société sans domination et sans exploitation, où les individus-producteurs coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion et de fédéralisme.

Aujourd'hui, qui sont les fossoyeurs de la paix sociale ?

À n'en point douter, ce sont les deux plus grandes mafias mondiales. Deux organisations criminelles qui se soutiennent l'une l'autre pour dépouiller la planète et ses habitants :
  • Le capitalisme, défenseur de la propriété lucrative.
  • Le gouvernement et son autorité, défenseur du capitalisme.
La paix sociale réside dans la disparition de ces deux fossoyeurs que sont le capitalisme et le gouvernement, artisans criminels des inégalités, des guerres civiles, et des guerres entre les peuples.


En guise de conclusion...
  • L'anarchiste qui prétend à la liberté ne peut être qu'une personne consciente de l’existence des autres, responsable, autonome, et sans déterminisme autoritaire.
  • Et il faut surtout rappeler ce que l'anarchie N'EST PAS :
    • Ce n'est pas le chaos,
    • Ce n'est pas la destruction de l'ordre,
    • Ce n'est pas la suppression des règles.
  • Ça, c'est ce que voudraient faire croire les défenseurs du pouvoir, habiles et rusés pour détourner et corrompre le sens des mots.




Loup
Loup Rebel
Loup Rebel

mercredi 11 janvier 2017

Karl Marx et Jacques Lacan... De la psychanalyse subversive au passage à l'acte révolutionnaire 


(Le billet de Loup Rebel)
Marx et Engels ont entrouvert la porte
qui mène de la subversion à la révolution.

Lacan, lui, a ouvert le passage du subversif,
de l’acte analytique à l’acte révolutionnaire.


Comment distinguer une subversion d’une révolution ?
La subversion, c'est aller au-delà des apparences, c’est entendre une autre version des faits racontés : la "sub"-"version", c'est-à-dire ce qui se cache sous ce qui est dit ou montré.

La psychanalyse, par essence, est subversive, car elle donne à voir et à entendre une autre version que celle de la conscience. Elle donne la parole à l'inconscient, dissimulé sous la surface des mots et des actes. C'est la "sub"-"version" de nos actes et de nos paroles.

La subversion pousse irrésistiblement vers la révolution, quand la prise de conscience provoque un bouleversement de l'ordre établi dans les croyances du sujet, une révolution intérieure qui lui donne une nouvelle lucidité sur le réel extérieur, cause de sa servitude et de sa double aliénation :
  • Aliénation à une autorité arbitraire contraignante et illégitime. 
  • Aliénation de son désir, refoulé au tréfonds de son inconscient.
Sur le chemin vers sa liberté, si elle existe, l'individu qui rencontre la psychanalyse et s'y engage prend le risque de la trouver. L'acte analytique fera voler en éclat ses croyances conservatrices qui le rassuraient jusque là, pour les transformer en de nouvelles convictions subversives.

Cette lucidité permet d'entendre, derrière la version "officielle" de chaque discours politique, la version officieuse, c'est à dire la "sub"-"version".
C'est ainsi, par exemple, que sont décernés des prix Nobel de la paix aux plus grands artisans de la guerre, le discours officiel les présentant comme des artisans de la paix.
Ce qui est un comble, quand on sait qu'en 2016 les États-Unis ont largué dans le monde 26.171 bombes, et 23.144 en 2015. Ce qui fait du prix Nobel de la paix le champion su monde de la guerre.

La question :
Y a-t-il une relation entre la révolte des masses voulue par le marxisme et la subversion du sujet à laquelle conduit la psychanalyse ?
Toute la difficulté est de donner une valeur à ce qui sort du champ de la mesure et du calcul :
  • le travail de l'ouvrier pour Marx 
  • le désir du sujet pour Lacan.
Silvia Lippi et Patrick Landman ont tenté de répondre à cette question, dans un ouvrage publié aux Éditions Érès en 2013 :

L’acte révolutionnaire de Marx
C’est à partir de la dialectique du maître et de l’esclave, lutte de pur prestige, que se lit l’argument premier de Marx. L’interdépendance de l’esclave et du maître, l’un ayant besoin de l’autre pour être reconnu, engendre une lutte pour que l’autre le reconnaisse, et s’ensuit comme effet une forme d’aliénation au désir de l’autre. La lutte des classes s’ordonne autour de ce désir de reconnaissance, que la valeur objective du travail ne suffit pas à satisfaire.

La raison tient au fait que si le travail fourni par un ouvrier suffisait à le qualifier, eh bien il n’y aurait pas de nécessité de lutte. Chaque quantum de travail serait payé à sa juste valeur. Mais justement, la valeur n’est pas qu’objective. En cela, Marx est amené à distinguer deux valeurs : la valeur d’usage et la valeur d’échange.

La valeur d’usage est la valeur concrète, objective de la marchandise : il coûte tant d’heures de travail pour produire un bien de première nécessité, telle la baguette du boulanger, et dont le prix devrait correspondre à ces heures de travail.

Une seconde donnée intervient, la valeur d’échange. Pour Marx cette valeur d'échange est abstraite. Pour lui, elle résulterait d'une plus-value appliquée à la valeur d'usage. Cette plus-value correspondrait à la force de travail impliquée dans la production d’un bien et qui serait propre à l’être humain, par exemple sa motivation, ses facultés intellectuelles.

La loi du marché et sa falsification
En réalité, pour les maîtres du Capital, la valeur d'échange est tout autre, et elle est très concrète, car elle est déterminée par la loi du marché, loi de l'offre et la demande. Cette loi semble avoir échappé à Marx dans son raisonnement, tandis qu'elle est le fondement de l'enrichissement des maîtres du Capital.
Ces gangsters sont d'ailleurs allés encore plus loin, pour organiser un racket à l'échelle mondiale : au XXe siècle, une science a été créée pour falsifier cette loi. C'est le marketing, et son corolaire, la publicité, pudiquement appelée science de la communication, qu'il faut traduire par science de la manipulation... Les meilleurs experts sont passés par Harvard ou HEC. Ils sont formés pour détourner, via la publicité, les désirs inconscients des consommateurs vers des produits inutiles.

Quant à la valeur d'échange, elle n'est plus fixée par la loi de l'offre et de la demande, mais calculée par les experts de cette nouvelle science selon une méthode qui consiste faire des enquêtes auprès des populations pour déterminée le prix que le consommateur est prêt à payer pour acheter le produit.

L'erreur de Marx est ici, car cette plus-value n'est plus récupérable par l'ouvrier comme il le prônait, puisqu'elle est confisquée par le Capital et les marchés.

L’acte révolutionnaire de Lacan
Lacan revisite Freud qui avait fondé la psychanalyse sur une conception du sujet reposant sur la certitude de l’inconscient, une authentique révolution, solidaire d’une conception nouvelle du sujet, non plus sujet seulement de la science, mais sujet divisé par le désir inconscient.

Aveugles face à notre inconscient que nous ne voyons pas, nous sommes comme la chauve-souris dans la lumière face au réel qu'elle ne peut voir.
Cet invisible à nos yeux, c'est notre inconscient, pourtant bien "réel"...

Lacan pose là un autre acte de fondement théorique concernant le sujet et qui répond à une conception de l’inconscient en tant qu’inconscient "réel". Le sujet est alors le produit causé par un réel qui lui est propre, c’est-à-dire que dans son rapport singulier à la jouissance, ce réel de sa jouissance lui est soustrait (c'est là l'origine de la frustration, expérience que chacun connaît).

À partir de la plus-value de Marx, Lacan forge le concept superposable de plus-de-jouir. Le pas de plus qu’il fait consiste à dévoiler la vérité issue de la plus-value : la plus-value (marxienne) recouvre une béance, cette béance que Lacan nomme alors manque-à-jouir (une autre façon de nommer la frustration). La plus-value est conçue comme un objet, l'objet petit a défini par Lacan, et en tant que tel, extérieur au sujet et qui vient non seulement le causer, mais aussi le diviser. Le sujet devient un pur moment d’advenu, pris entre existence et non-existence, entre sens et hors sens, conformément à une conception de l’inconscient pulsatile, entre fermeture et ouverture.

L’apport de Lacan dans sa conception du sujet, ce n’est pas qu’une nouvelle subversion de l’inconscient, même si ce fait est indéniable, mais c’est d’avoir concep­tualisé, au travers de l’objet (petit a), le réel du sujet. Lacan a fait du signifiant, qui pousse au langage, un discours plongé dans le réel. C’est expres­sément sur l’erreur de Marx que Lacan fonde son concept du discours réel, assimilable à un objet réel (petit a).

L’erreur de Marx consistait à croire que l’ouvrier pourrait récupérer la plus-value, à refuser qu’elle soit une cause foncièrement perdue. La psychanalyse lacanienne, elle, doit permettre qu’on puisse désirer, désirer sans s’attacher à un objet plus-de-jouir, désirer en pure perte.

L’acte révolutionnaire de Lacan est concomitant à une conception nouvelle du sujet. Le sujet, chez Lacan, est fondé sur le sujet de l’inconscient "réel", divisé entre un "réel-cause" et un "désir-sans-objet". Cette coupure épistémologique conduit à une révolution dans la civilisation : c’est l’avènement d’un siècle lacanien. Nous sommes nombreux à le penser, Élisabeth Roudinesco l’a écrit : Le XXe siècle était freudien, le XXIe siècle est d’ores et déjà lacanien.

Reste à l’Histoire de nommer ce réel (petit a) que Lacan nous a transmis, mais qui d’ores et déjà nous propulse bel et bien au cœur d’une révolution.

[...]
L’acte révolutionnaire est solidaire, dépendant d’une conception inédite du sujet. Le réel en jeu pour un homme, c’est-à-dire son caractère singulier qui ne vaut que pour un, trouve un destin universel, un savoir qui vaudra pour tous. C’est ce passage de la vérité toujours singulière au savoir du réel qui fait révolution : le réel dialectisé entre savoir et vérité devient une figure du destin qui vaut pour une époque.

Descartes fonde la science sur la certitude du sujet, Freud fonde la psychanalyse sur la certitude de l’inconscient, Marx le capitalisme sur la plus-value, et Lacan sur l’éthique d’un savoir-faire avec le réel (petit a).
[...]
Comme l’ont montré Descartes, Freud, Marx et Lacan, une révolution, plus qu’une subversion, suppose qu’un acte révolutionnaire permette un franchissement de la structure d’une époque pour passer à une autre structure de discours, alors inédite.

Ainsi, le désir de l’analyste est une chauve-souris qui n’a pas idée de faire la révolution, de se prendre pour Batman, mais qui aime et travaille tranquillement… dans sa grotte. Si par un heureux hasard, il y avait révolution, aveugle de naissance, elle n’en saurait rien de la part qu’elle a pu jouer.

La psychanalyse lacanienne, de par son orientation tournée vers la passion du réel, est sans doute une voie qui aujourd’hui pourrait permettre à tous les Batman de recouvrer la vue. Et de retrouver aussi cette parole qui, dans les flammes du péché de non-dit, s’est évanouie de la réalité. Ces cendres déversées dans l’inconscient entachent le cœur meurtri de Batman. Désormais, cette odeur froide et dérangeante des cendres commémore le réel du symptôme de notre homme chauve-souris.
À se révéler à sa conscience, Batman, sur le divan, pourrait récupérer ce qui en reste, ce petit bout réel de lettres assemblées en mots, ce "petit a" qui lui est à la fois extérieur et qui le concerne au joint le plus intime de son être, ce "petit a" qui lui est "extime".

Sans doute est-ce dans ce que Batman fera de ce "petit a", que l’avenir de Gotham City, noyée dans les flots du capitalisme, pourra se relever. Certainement. Mais auparavant, Batman devra d’abord se sortir des foudres du réel qui se sont abattues sur lui, l’homme de tous les biens, riche, reconnu, célébré, fort, beau… Il devra assumer sa castration, autrement dit faire de cette perte la perte qui traverse tout amour, et rendre le deuil possible.

Alors peut-être verrons-nous l’avènement d’une nouvelle époque, avec un Batman analyste contemporain, une cité dans laquelle œuvreront dans l’ombre du jour une communauté de chauve-souris.


Une véritable révolution, ce serait la transformation du plomb de "petit a" en l’or d’une nouvelle ère, une ère qui met en jeu la dignité politique de l’humain, sous les auspices d’une beauté égarante, celle de la chauve-souris.

Source :
Le texte présenté ici est inspiré du livre de Silvia Lippi et Patrick Landman :


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Loup Rebel
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