jeudi 15 janvier 2015

Chômage de masse = Crime de masse...

(Le billet de Loup Rebel)
« Nul citoyen ne saurait être assez riche pour en acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre »
(Rousseau)
Les inégalités économiques en France perdurent pour une partie croissante de la population, et s’aggravent de façon alarmante. Une misère moderne est née, que désigne l’euphémisme de « grande pauvreté », conséquence d’un chômage de masse, frappant plus de trois millions d’individus, et qui traduit une accentuation de l’inégalité devant l’emploi, la qualification, l’enseignement.


À l'heure où le chômage de masse pousse une partie des Français dans la précarité, jusqu'à l'exclusion totale de familles entières avec enfants se retrouvant à la rue, SDF, l’inégalité devant l'emploi apparaît aux travailleurs comme l’inégalité fondamentale. Les disparités de revenus ne font sans doute que refléter l'un des aspects de l'injustice économique qui creuse l'écart entre les plus riches et les plus pauvres, mais la cause première du problème, c'est que le travail, lié à l'emploi, constitue la source principale des revenus.

sans emploi  =  sans travail  =  sans salaire
chantage à l'emploi  =  droit de vie et de mort
c'est un crime de masse commis en toute impunité

Une étude économique et statistique réalisée par Annie Mesrine, chargée d'études à l'Insee, a mis en lumière un taux de mortalité des chômeurs 2 à 3 fois plus élevé, à âge égal, que dans l'ensemble de la population (télécharger le document PDF sur ce lien : ►La surmortalité des chômeurs : un effet catalyseur du chômage ?◄).

La complicité des gouvernements avec les chevaliers d'industrie coupables de destruction d'emploi au nom du profit est notoire et récurrente sous la Ve République. Il n'est donc pas exagéré d'accuser les responsables politiques au pouvoir de non-assistance à personne en danger, voire de crime de masse.

Ce constat pointe une insoutenable inégalité qui divise les Français en deux catégories dont le statut social est profondément inégal.

D'un côté les salariés de la fonction publique, avec le système du « salaire à vie lié à la personne ». C'est un excellent système, qu'il ne faut surtout pas changer. Au contraire, il faut l'étendre à tous.

De l'autre côté les salariés du secteur privé, avec le système du salaire lié à l'emploi, la peur du licenciement, chantage au chômage et à la précarité, niveau du salaire sujet à la baisse, insécurité sur la pérennité des ressources vitales, etc.

Il serait temps d'aligner tous les Français sans exception sur un régime unique : « le salaire à vie lié à la personne », quel que soit l'emploi, y compris les sans-emploi, dont le nombre ira grandissant dans les années à venir.

Pour ça, il faut changer les croyances qui empêchent de penser autrement qu'à travers le modèle libéral actuel. Ce modèle n'est plus crédible, car il est fondé sur des attentes auxquelles il est totalement illusoire de croire :
  • Croire dans une improbable reprise de la croissance.
  • Croire que les chevaliers d'industrie appellent cette croissance de leurs vœux juste pour créer des emplois, par pure philanthropie, et pas pour s'enrichir toujours plus sur le dos des salariés.
  • Croire que cette croissance ne passera pas par la réduction des coûts, licenciement, baisse des salaires en recrutant là où le marché des esclaves est le plus rentable.
  • Croire à un retour du plein emploi (qui n'a d'ailleurs jamais existé).
  • Et enfin, croire que les salaires du secteur privé ne peuvent qu'être liés à l'emploi.
Autant de mensonges et de fausses croyances, doux rêves que nos élus nous promettent pour se faire élire.


On se souvient les mots du candidat Président en campagne :
  • « Je veux faire rêver les Français ! »
  • « Mon ennemi, c'est la finance ! »
  • « Moi, Président... ! »
  • « etc., etc... »
Là, le rêve tourne au cauchemar... et les Français prennent conscience qu'on les prend pour des cons... Attention là haut, Messieurs les élus, car les Français n'aiment pas du tout, mais alors pas du tout être pris pour des cons !

Il ne peut y avoir d'égalité sociale sans une égalité économique

La souveraineté populaire doit être défendue.
Patronat et banquiers pratiquent le chantage à l’emploi et à la dette pour réduire les droits sociaux. Les gouvernants de droite et de gauche, loin de leur résister, s’évertuent à leur envoyer des « signaux » qui les incitent à réclamer davantage. Est-il possible de briser cette soumission ?

Oui, répond Bernard Friot dans son ouvrage « L'enjeu du salaire ».

L'amalgame entre le travail et l'emploi permet au Patronat de garder la main sur les richesses produites par le « travail » des salariés, et pas par l'emploi. Cette confusion nous donne l'illusion que le PIB (qui mesure la richesse produite) est directement lié au marché de l'emploi, alors qu'il est le fruit du travail. Déconnecter le travail de l'emploi conduit à un système social fondé sur la « qualification », toute notion d'emploi étant abolie. Ce modèle existe : c'est celui en vigueur dans les institutions de la fonction publique, où les salaires sont financés par des prélèvements sur une partie des richesses produites (PIB), et ne sont pas liés à l'emploi, mais à la qualification, définitivement acquise, assurant à chaque agent de la fonction publique un salaire à vie.

Bernard Friot propose de porter plus loin ces institutions qui sont nées des luttes pour le salaire, et dont nous faisons à grande échelle l’expérience de l’efficacité : la qualification personnelle et la cotisation. La qualification personnelle peut faire disparaître le marché de l'emploi, à condition d’attribuer à chacun, à sa majorité, une qualification et donc un salaire. Ce qui va évidemment à contre-courant des projets du Patronat de remplacer la cotisation sociale par la CSG, la TVA ou les mutuelles. Il faut au contraire étendre à l'ensemble des acteurs économiques le modèle actuellement limité aux seules institutions publiques, en créant une cotisation économique pour un financement non seulement de tous les salaires, mais également de l’investissement sans crédit et donc sans dette.

L’enjeu du salaire, c’est la disparition du marché de l'emploi, et donc du chantage à l’emploi, ainsi que la suppression du crédit lucratif, et donc du chantage à la dette. Ce n’est ni d’une réforme fiscale ni d’une plus grande régulation étatique dont nous avons besoin, mais de plus de pouvoir populaire sur l’économie et sur le travail.

Le modèle social existe. En faire un privilège réservé à une catégorie de Français – les salariés de la fonction publique – est non seulement discriminatoire, mais devient criminel dès lors que le plein emploi a été éradiqué par le remplacement du travail de l'homme désormais effectué par les machines et les robots.

Cette petite vidéo permet de comprendre les mécanismes de ce modèle social :
Un droit égalitaire pour tous les Français

Étendre le modèle social déjà en vigueur en France, pour donner à chaque Français un statut unique, égalitaire pour tous, sans laisser personne mourir de froid et de faim.

Dans les trois vidéos présentées ci-dessous, Bernard Friot nous explique l'escroquerie inouïe des investisseurs, qui nous vole une partie de notre travail pour ensuite l'investir. Il nous montre comment la propriété lucrative permet à l'investisseur de spolier les salariés à qui il confisque l'outil de travail pour en faire sa poule aux œufs d'or sur le dos des salariés.
Salaire à vie, pour le travail et contre l'emploi

Résumé d'une conférence de l'économiste et sociologue Bernard Friot, professeur émérite à l'Université Paris Ouest, membre du Réseau Salariat et de l'Institut Européen du Salariat, et auteur de « L'enjeu des retraites »

La révolution du salaire à vie

Bernard Friot, sociologue et économiste, nous montre comment nous pouvons à l'avenir nous réapproprier notre travail et la valeur économique que nous produisons, en nous opposant à la logique du capital et du marché du travail.

Bernard Friot – L'enjeu du salaire

Bernard Friot, économiste à Paris-X et spécialiste des systèmes de protections sociales, présente son livre « L'enjeu du salaire », en mars 2012 à la librairie Tropiques à Paris. Il présente son travail sur la partie du salaire qui est « socialisée » : ce qu'on appelle à tort les « charges sociales » ou « cotisations patronales » qui correspond en réalité au salaire indirect, qui alimente les caisses de sécurité sociale (maladie, retraite...). L'auteur développe dans sa présentation plusieurs de ces idées.
_________________________________________________
Loup
Loup Rebel
Loup Rebel

samedi 10 janvier 2015

Être ou ne pas être Charlie Hebdo ?

(par An’ Archy)
Quelles suites à attendre après l'attentat
perpétré le 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo ?


Derrière cet attentat à la liberté d'expression, une autre forfaiture attentatoire à la liberté de penser poursuit son chemin, insidieusement, sournoisement, au risque de conduire les Français vers une société décérébrée, totalement soumise au dictât de la pensée unique.


Tu as des doutes ?

Eh bien ! voyons comment les médias (internet inclus) permettent au pouvoir politique de confisquer notre libre pensée, en nous abreuvant de discours sur ce qui se passe ici, et ailleurs dans le monde :

Nous arrivons actuellement à un tel taux de désinformation par les voies auxquelles nous sommes les plus accoutumés – presse, radio, TV, internet – que rester lucide face à cette avalanche de données qui cachent leurs enjeux est un véritable défi à relever pour la conscience.

Jamais en effet dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons reçu autant de messages envoyés sciemment avec l’intention de nous influencer au service d’intérêts cachés.

Avoir un haut niveau d’études ne met pas forcément à l’abri du manque de discernement.

Il incombe à chacun de redéfinir quelle est l’utilité d’une information :
  • À quoi sert une information ?
  • Qu’est-ce qu’une information ?
  • Pourquoi une information plutôt qu’une autre ?
  • Quels sont les critères qui font qu’un événement qui arrive mérite de devenir une information ?
  • Suis-je en accord avec ces critères ?
  • Étaient-ce bien là mes valeurs ?
En faisant l’impasse sur ces questionnements, fondamentaux et exigeants, nous risquons de devenir les pantins d’un dispositif d’information qui choisit à notre place ce que nous devons savoir ou ignorer et quel sens nous devons donner à tel ou tel événement.

Face à l’apparente complexité du monde engendrée par la mondialisation, quelle perte de pouvoir personnel pour chacun ?

Le sens de ce qui se passe dans ce Nouveau monde peut-il émerger de l’intérieur de nous-mêmes, ou bien faut-il déléguer à des spécialistes le soin d’extraire ce sens, et avec quels risques ?

Dans ce contexte, nos « modes de penser » peuvent être aisément instrumentalisés et manipulés pour favoriser le déni de la réalité, ce réel auquel nous n'avons accès qu'à travers les récits qu'en font les médias. La compréhension « par soi-même » du monde dans lequel nous vivons nous échappe.

Ériger les connaissances scientifiques actuelles par nature provisoires en nouveaux dogmes religieux ne saurait nous protéger de la peur de l’incertitude.

Il semble bien que le besoin le plus urgent soit tout simplement celui de ne pas se laisser abuser par les promesses, les illusions, les flatteries, le charisme, les espoirs vains...

Et le besoin de sécurité ne saurait se satisfaire du « tout contrôle » : une caméra à chaque coin de rue, une puce électronique sur chaque carte d’identité, un radar tous les 20 km sur les grandes routes, un accès à l’historique de nos communications téléphoniques de plus en plus aisé aux services de police, un recoupement de plus en plus serré de tous les fichiers informatiques qui contiennent des données qualitatives, etc.

Face à ce constat, nous réalisons facilement qu’aucune disposition extérieure ne pourra faire taire nos angoisses et nos peurs. Déléguant notre pouvoir personnel en désignant des maîtres pour nous gouverner ne conduira qu'à engendrer d’autres peurs.

 La façon dont nous sommes manipulés par les médias pour adhérer aux injonctions du pouvoir est inqualifiable. Les Français semblent suivre scrupuleusement les consignes dictées par le chef d’État et ses sbires... les Français font ce qu'on leur dit de faire, et votent comme on leur dit de voter.

Pourtant...
en détournant un peu les paroles de Daniel Balavoine, on peu chanter avec lui :

Il n'est pas un héros
Ses faux pas lui collent à la peau
Il n'est pas un héros
Faut pas croire ce que disent les journaux
Il n'est pas un héros


Le « il », tu l'auras compris, désigne le candidat pour lequel tu t'apprêtes à voter.

Les gentils moutons continueront à déléguer leur pouvoir personnel en désignant des maîtres pour les gouverner... et organiser le chaos qui secoue actuellement notre pays, et le monde... convaincus, les gentils moutons, que les candidats au pouvoir sont des serviteurs du peuple.

Et toi ? que décideras-tu ?
  • Continuer de te donner l'illusion d'être un « bon citoyen » en suivant scrupuleusement les consignes données par les médias pour approuver le système en participant aux élections de tes maîtres ?
  • Ou bien affirmer ta liberté de penser et de décider par toi-même et pour toi-même ta destinée et celle de la France ?
Si tu choisis ta liberté et ton autodétermination, tu as l'occasion de l'affirmer dès les prochaines élections en te présentant à ton bureau de vote muni d'une pancarte sur laquelle tu affirmes ton refus du système.


toi tu es Charlie ?
moi je suis libre !
et je n'élie pas des maîtres
pour me gouverner et me spolier

_________________________________________________________
http://blog.louprebel.fr/2015/01/etre-ou-ne-pas-etre-charlie-hebdo.html
An’ Archy


vendredi 9 janvier 2015

Place des religions dans la politique

(Le billet de Loup Rebel)
« Les tromperies auxquelles se livrent les religions ne sont pas compatibles avec une libre République. »
(Spinoza,)

Du pouvoir des religions à celui des partis politiques
Le peuple est comme un enfant qui recherche la protection d’un père (réel ou symbolique), tout en aspirant à échapper à l’autorité qui restreint sa liberté. Son émancipation sera soumise à sa capacité à surmonter ses peurs pour se passer de la protection du père… et de son autorité pour respecter les règles de vie en société (la loi). Liberté rime avec responsabilité ; les deux sont indissociables.


Aristote décrivait trois formes de gouvernement. Il en existe une quatrième dont il ne parle pas : le gouvernement fondé sur la toute-puissance d'un Dieu auquel les hommes devraient se soumettre. Le système politique qui en découle est la « théocratie ».

Quatre formes de gouvernement sont donc présentes dans le monde. Les trois premières correspondent à celles d’Aristote, la quatrième, la plus archaïque, remonte aux origines des civilisations monothéistes autour de la méditerranée : 
  1. La monarchie = le gouvernement d'un seul, supposé symboliser la protection du père. Elle est désignée par l'héritage consanguin. Quand le monarque se fait « mauvais père », les révolutions ont démontré que le souverain peut être éliminé (et remplacé) quand le peuple poussé à bout par la misère et les injustices en arrive au meurtre du père dans un passage à l’acte désespéré (Louis XVI décapité, par exemple).

  2. L'oligarchie = gouvernement du petit nombre (aristocratie), désigné par l'élection. Le peuple (l’enfant) a le sentiment de pouvoir choisir des pères symboliques parmi les élites. Ce modèle a fait la preuve de ses limites, en particulier dans les surenchères de mensonges qu’imposent les joutes verbales auxquelles se livrent les candidats, dans leur désir-délire de se faire élire pour accéder au pouvoir.

  3. La démocratie = gouvernement du grand nombre, caractérisé par le tirage au sort des magistrats et son corolaire le référendum d’initiative citoyenne. C’est le peuple qui s’auto détermine. Devenu adulte et mature, le peuple rejette l'autorité et la protection que lui procurait le père symbolique incarné dans les représentant du pouvoir. Personne ne décide en son nom, car il a atteint sa majorité, synonyme de maturité.

  4. La théocratie = gouvernement dans lequel le pouvoir est considéré comme venant directement de Dieu, représenté par une caste sacerdotale ou par un souverain. Pire qu'une imposture, un gouvernement au nom de la prétendue parole de Dieu est une injure à l'intelligence humaine. L’affirmation de Nietzsche « Dieu est mort » n’a pourtant pas convaincu les milliards d’humains qui continuent à croire en ce père symboliquement parfait pour se mettre sous sa protection. Des peuples entiers la revendiquent, acceptant de se soumettre corps et âme aux chefs d’églises, les représentants auto proclamés de Dieu sur terre.
Première remarque importante : la république dans laquelle nous vivons aujourd’hui en France n’est en réalité pas une démocratie, mais une oligarchie. Et pourtant l’illusion collective perdure... quoique... gavé de discours remplis d’autant de promesses que de mensonges, la contestation d'une partie du peuple commence à s'affirmer.

La théocratie est sans aucun doute la forme de gouvernement la plus redoutable de toutes, parce qu’elle est polymorphe et dogmatique. En dehors des régimes politiques dont le pouvoir est fondé explicitement sur une doctrine religieuse, à aucun moment les dogmes théistes n’ont été éradiqués, et ils ne le seront probablement jamais, car ils possèdent la capacité de se rendre incolore inodore et sans saveur. On ne sait plus qu’ils sont là, tapis dans l’ombre, véritable vampire au service du pouvoir occulte : 

Que l’on ne s’y trompe pas, le dogme théocratique n’est pas uniquement présent dans les gouvernements typiquement religieux où il est monstrueusement visible. On en retrouve l’ADN dissimulé dans toutes les formes de pouvoir, y compris dans les républiques qui se définissent laïques. Toutes, sans exception, ont hérité des valeurs transmises pendant des siècles par les « fonctionnaires de Dieu » au service des monarchies, puis des oligarchies, considérées à tord aujourd’hui comme le modèle de la démocratie.


De tout temps :
  • la nature de l'homme est de vivre en communautés
  • croire est le propre de l'être humain
  • les croyances fondent les religions
  • les religions organisent les communautés
Contrairement aux idées reçues sur les religions :
  • ce n'est pas la croyance en Dieu qui fonde une religion,
    mais une religion peut fonder – ou pas – la croyance en Dieu
  • les croyances des partis politiques sont athéiste,
    et elles donnent naissance aux religions républicaines
  • les croyances des religions républicaines sont athéistes
  • les croyances mondialistes sont, pour la plupart, athéistes

Ainsi, croyances et religions sont depuis toujours au cœur du pouvoir politique.


Les liens entre religion et politique ont été mis en lumière par le philosophe Spinoza, dans son « Traité des autorités théologiques et politiques », en 1670.

La censure de la pensée existait déjà à cette époque : par crainte de poursuites politiques et religieuses, Spinoza publia son ouvrage sans nom d'auteur et avec une fausse adresse d'éditeur. Le livre lui fut vite attribué par les intellectuels du XVIIe siècle. L'ouvrage fut interdit aux Provinces-Unies en 1674.

Un siècle et demi plus tard, Alexis de Tocqueville, un autre penseur de la politique, publie des écrits qui apportent un éclairage sur les racines de la violence portée par les religions, aujourd'hui encore, et depuis toujours.

Une étude qui exhume un pan entier de la réflexion de Tocqueville sur la place des religions dans la politique, d'une troublante actualité.

Cliquez sur l'image pour télécharger le livre au format PDF

Quatrième de couverture
« C'est lors de son voyage aux États-Unis que Tocqueville découvre l'importance de la religion dans une société démocratique. En France, la Révolution, qui tente au même moment de remplacer les formes religieuses par des formes séculières et idéologiques, lui semble un remède pire que le mal.

Tocqueville n'aura alors de cesse de s'intéresser aux liens qui unissent dans le destin d'un peuple, le social et le politique d'un côté, le fait religieux de l'autre. Il n'aura de cesse d'étudier et de comparer les religions dans leur relation aux sociétés où elles se développent. Cette approche résolument sociologique des religions demeure radicalement moderne.

On ne peut que s'étonner que ces textes, sur l'islam, le bouddhisme, le christianisme, n'aient pas été réunis plus tôt et soient restés, pour certains, très peu accessibles. Il est vrai qu'ils sont parfois dérangeants, et souvent en désaccord avec quelques idées reçues sur le philosophe et son oeuvre. Qu'on prenne le temps de les lire, et on découvrira un pan entier de la réflexion de Tocqueville, d'une troublante actualité. »

Introduits et commentés pas Jean-Louis Benoît.
Paris : Les Éditions Bayard, 2007, 175 pp.

Document diffusé en version numérique
dans le cadre de la collection :
« Les classiques des sciences sociales »,
dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay,
Professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.

Site web : http://classiques.uqac.ca/
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web : http://classiques.uqac.ca

[Ce livre est diffusé, en version numérique,
dans Les Classiques des sciences sociales,
avec l’autorisation conjointe de
M. Jean-Louis Benoît et des Éditions Bayard,
accordée respectivement les 8 et 29 mai 2008.]

Télécharger le PDF :
⏩ Alexis de Tocqueville – Notes et textes sur les religions ⏪
_________________________________________________
Loup
Loup Rebel
Loup Rebel

mercredi 7 janvier 2015

Des pervers psychopathes au pouvoir

(Paroles de Psy)


Le masque du pervers psychopathe :
  • Charme de circonstance et bonne « intelligence »
  • Absence de délires ou de tout autre signe de pensée irrationnelle
  • Absence de manifestations psychonévrotiques
  • Sujet qui inspire confiance et en qui on croit pouvoir compter
Derrière le masque :
  • Loquacité et charme superficiel
  • Surestimation de soi
  • Propension au mensonge pathologique
  • Tendance à la mégalomanie
  • Duperie et manipulation
  • Absence de remords et de culpabilité
  • Affect superficiel
  • Insensibilité et manque d’empathie
  • Tendance au parasitisme
  • Violation ou détournement des lois
  • Diversité des illégalités commises par le sujet
  • Incapacité de planifier à long terme et de façon réaliste
  • Incapacité d’assumer la responsabilité de ses faits et gestes
  • Égocentrisme pathologique et incapacité d’aimer

Ne voyez-vous pas dans cette liste toutes les caractéristiques des élus au pouvoir ?

Allons plus loin dans la connaissance du pervers psychopathe  :
Contrairement à la croyance populaire et à ce que véhiculent souvent les médias, la plupart des pervers psychopathes ne sont pas de grands criminels dans le sens littéral du terme, et encore moins des tueurs en série, des tueurs de bordées ou des tueurs de masses.

Au contraire, certains d’entre eux, de par leur structure de personnalité et une intelligence au-dessus de la moyenne (ce qui est souvent le cas), parviennent à se hisser au sommet de la pyramide sociale et occuper ainsi des rangs importants, au sommet de l'État par exemple, ou dans les plus grandes entreprises. Ces psychopathes-là commettent parfois des actes antisociaux en tant que tels, et posent dans tous les cas des actes que la morale réprouve :
  • Mensonge,
  • Manipulation,
  • Fourberie,
  • Séduction malveillante,
  • Charme hypocrite,
  • Escroquerie,
  • Corruption,
  • Égocentrisme pathologique,
Quelles différences entre le sociopathe et le psychopathe ?
Le psychopathe est un individu qui agit en fonction de ses instincts sans éprouver d'empathie, ne tenant aucun compte des effets destructeurs de ses agissements sur les autres. Il est capable de tout pour parvenir à ses fins et assouvir ses motivations.

Le psychopathe connait parfaitement le monde qui l'entoure et il exploite cette connaissance pour son propre intérêt.

Le sociopathe, lui, n'a pas de notion de norme sociale. Il ne comprend pas le monde qui l'entoure et c'est cette incompréhension qui le pousse à accomplir des actes malfaisants.

Points communs entre le sociopathe et le psychopathe :
L'un comme l'autre ne ressent pas d'empathie en voyant quelqu'un souffrir, et enfin il ne ressent aucune culpabilité quant à l'exécution de ses actes.
Les signes révélateurs du pervers psychopathe
Le psychopathe n’a pas conscience de son déséquilibre psychique. C’est un trouble de la personnalité qui n’altère en rien la félicité de l'individu, mais engendre un état psychique qui le pousse à être insensible aux critères éthiques et aux lois de sa communauté. Les individus psychopathes peuvent être dangereux en faisant preuve d’un comportement potentiellement criminel, en organisant des mises en scène délétères, ou en se faisant du mal ainsi qu’à d’autres. Si vous pensez connaître quelqu’un qui souffre de ce trouble, lisez cet article pour savoir si votre intuition ne vous a pas trompé(e) : ⏩Le masque du psychopathe⏪
Avertissement : seul un professionnel spécialisé est en mesure d’établir un diagnostic avéré de ce déséquilibre psychique. Si vous pensez que vous ou une personne que vous connaissez souffrez de ce trouble, demandez à recevoir une aide psychologique et/ou médicale adaptée.
1– Observez la personnalité et le comportement de la personne
Les psychopathes sont habituellement extrêmement charmants et charismatiques. Leur personnalité est décrite comme magnétique et, de ce fait, elle génère beaucoup d’attention et d’admiration des autres. Les sociopathes ont souvent tendance à avoir une forte énergie sexuelle et peuvent verser dans toutes sortes de perversions sexuelles ou être obsédés par le sexe.
  • Les psychopathes sont de grands orateurs. Ils utilisent habituellement un langage poétique et sont capables de délivrer de longs discours ou des histoires passionnantes. Ils sont doués pour captiver l’attention de ceux qui les écoutent.
  • Les psychopathes ont la folie des grandeurs et se sentent souvent destinés à certaines classes sociales, avec des ambitions pour atteindre les plus hautes fonctions sociales et politiques. Supportant mal d’être contredits, ils ont tendance à imposer leurs convictions et opinions, et méprisent les opinions des autres.
  • Les psychopathes sont rarement timides, hésitants ou avares en paroles. Capables de dissimuler leurs émotions et sentiments, les plus raffinés savent jouer habilement avec les affects des autres. Au contraire, les plus vulgaires ont du mal à contenir des réactions émotionnelles comme la colère, l’impatience ou l’ennui, s’en prennent constamment aux autres et réagissent vivement à leurs émotions.
2– Tenez compte du comportement passé et présent de la personne
Les psychopathes expriment un comportement faussement spontané et audacieux. Ils semblent se comporter en dehors du cadre des normes sociales et peuvent faire des choses bizarres, risquées ou scandaleuses sans mesurer les conséquences de leurs actes.
  • Les psychopathes ne sont pas tous des criminels, tant s’en faut. En revanche, ils sont experts en escroquerie, avec des capacités illimitées à toutes sortes de malversations, de l’abus de confiance à la piraterie, en passant par la spoliation, la tromperie, l’usurpation, l’extorsion, la fraude, le racket, la kleptomanie, le cambriolage, le vol à main armée, etc., et potentiellement le meurtre. Certains sociopathes sont des criminels, ou susceptibles de le devenir.
  • Les psychopathes sont des menteurs professionnels. Ils inventent des histoires et font des déclarations aussi exotiques que mensongères, mais grâce à leur assurance et à leur audace, ils sont capables de donner de la crédibilité à leurs mensonges.
3– Observez les relations qu’entretient cette personne avec les autres.
Comme les psychopathes ont un tempérament de chef, ils sont généralement capables d’attirer un certain type de personnes. Ces dernières ont tendance à être des individus plus faibles et plus passifs qui ont été intoxiqués par le charme du psychopathes, ou fascinés par son charisme, son bagou, ou son opiniâtreté.
  • Les psychopathes sont incapables de ressentir de la culpabilité ou de la honte pour ce qu’ils ont fait. Ils s’excusent rarement pour leur comportement et ne sont pas conscients des conséquences émotionnelles, physiques et finan­cières de leurs actes. Ils finissent par trahir, menacer et blesser les personnes de leur entourage sans éprouver aucun remords.
  • Les psychopathes sont manipulateurs. Ils essayent constamment d’influ­encer et de dominer les gens autour d’eux et ont tendance à rechercher des situations où ils peuvent exercer un pouvoir.
  • Les psychopathes sont incapables de ressentir de l’amour et ont été susceptibles de ne pas avoir entretenu de relations amoureuses saines et heureuses dans le passé. Ils ne se préoccupent que de leurs propres intérêts et se servent de la compassion comme d’un outil pour manipuler les autres, mais ne sont pas sincèrement compatissants.

Pour plus d’informations sur le pervers psychopathe, lire l’article détaillé de Geneviève Schmit, Thérapeute et Analyste comportementale : ⏩Le masque du psychopathe⏪

L'objectif de ce type de pervers psychopathes est de progresser dans une irrésistible ascension sociale et conquête de pouvoir et de reconnaissance. Une fois arrivés au pouvoir, ils entendent écrire la loi « à leur manière », de façon à se protéger contre toute condamnation pour les actes antisociaux qu'ils ont la ferme intention de commettre.

Leur absence d'empathie en fait de dangereux législateur
Une fois au pouvoir, et après avoir écrit les lois qui les mettent à l’abri de toute condamnation, ils sont prêts à pousser sans la moindre vergogne des millions de femmes et d'hommes dans la plus sordide misère. Et le pire de tout : ils le font avec la complicité desdits millions de victimes, grâce à leur imparable capacité à dissimuler cette absence d'empathie, par la tromperie et la simulation, leurs aptitudes à jouer la comédie, à faire semblant, à mentir sans sourcilier.

De nombreux philosophes l’on souvent répété : « Le pouvoir rend fou ». La folie ici se pare des habits du pervers psychopathe.

Mais il faut savoir qu’en réalité : 
Avant l’accès au pouvoir, les prédispositions à la perversion et à la psychopathie sont là.
Ce sont elles qui poussent le prédisposé à être candidat au pouvoir... pour épanouir et développer lesdites prédispositions.

De fait, tout candidat au pouvoir est, par essence, un pervers psychopathe en puissance, avéré ou en devenir(2).
Alternative pour désigner les représentants politiques :
Il serait temps de désigner nos représentants parmi des femmes et des hommes qui n'ont jamais nourri l'objectif pervers d'accéder au pouvoir.

Les Grecs de l'antiquité avaient conscience de cette réalité. Leur grande lucidité les avait conduits à désigner les magistrats en charge de la république par tirage au sort.
Aujourd’hui, en France, le tirage au sort est le seul rempart contre la délinquance politique en bandes organisées.

La vidéo ci-dessous présente le cours magistral dirigé par Pierre Rosanvallon au Collège de France, sur la démocratie délibérative par tirage au sort, avec la participation de Yves Sintomer

Tirage au sort et politique :
de l’autogouvernement républicain à la démocratie délibérative

Cours magistral au Collège de France, dirigé par Pierre Rosanvallon diplômé de l'École des Hautes Études Commerciales (HEC) titulaire d'un Doctorat d’État en lettres et sciences humaines
Projet pour une VIe République
Quelques suggestions pour « constituer » une nouvelle démocratie. En tout premier lieu, rédiger une « constitution », écrite par les citoyens, pour les citoyens, et approuvée par le peuple français.

Création d’une assemblée citoyenne
Dans cet objectif, une assemblée citoyenne sera constituée. Une « Assemblée Citoyenne Constituante », dont les membres seront désignés par tirage au sort sur les listes électorales. Chaque citoyen inscrit sur la liste électorale de sa résidence principale est éligible à l’Assemblée Citoyenne Constituante. Chaque citoyen est libre de décliner son éligibilité, s’il ne veut pas participer à cette assemblée citoyenne. Le citoyen qui refuserait son éligibilité perd son droit à participer aux débats et aux décisions pour adopter la nouvelle constitution. Conditions pour valider l’éligibilité des citoyens inscrits sur les listes électorales :
  • Virginité totale du passé judiciaire, pénal, et fiscal.
  • Zéro condamnation, même pour délits mineurs.
  • Disposer des droits civiques (acquis à l’âge de 18 ans), et ne jamais en avoir été déchu pour quel que cause que ce soit.
  • Ne pas faire l’objet d’un placement sous tutelle ou curatelle.
  • Conditions de santé physique et mentale à définir dans le cadre de dispositions approuvées par un comité d’experts indépendants du pouvoir actuel.

Il est temps que nous sortions de notre léthargie, et de notre état d'hypnose devant la télé. Écrivons nous-mêmes notre constitution !


Lien à ne pas manquer : « Une Constitution Citoyenne, écrite par et pour les citoyens »

(1) Échantillon d'une douzaine de représentants du pouvoir sous la Ve République (liste non exhaustive).

(2)Je ne parle pas ici des femmes et des hommes bien intentionnés qui se mettent au service du bien commun (en zone rurale notamment), pour assurer la bonne gestion de la commune avec la complicité des habitants, et sous leur contrôle.

Parole de Psy
Loup Rebel
Parole de Psy
Lien à ne pas manquer : « Une Constitution Citoyenne, écrite par et pour les citoyens »

jeudi 1 janvier 2015

Es-tu libre de te soumettre ?

(par An’ Archy)
« Partout où un homme exerce une autorité,
il y a un homme qui résiste à l'autorité
 »
(Oscar Wilde)

On ne le dira jamais assez :
l’ordre sans le gouvernement, c’est la paix sans la violence.
C’est le contraire de ce qu'affirment les adeptes du pouvoir,
soit par ignorance,
soit par mauvaise foi.



L'élection, c'est la proclamation consentie des inégalités,
reconnaissant à quelques-uns plus de valeur qu'à tous les autres.

L'élection est un acte de soumission à un maître, concédant que
« l'homme n'est pas l'égale de l'homme »,


La liberté, c'est l'abstention électorale,
car l'élection est un acte de soumission
à une autorité dominante à laquelle l'électeur fait allégeance.
Le système électoral est une tromperie, un leurre, une illusion,
car la seule liberté que donne l'élection, c'est de se soumettre...!
Loin d’être un « non-acte » de démissionnaire,
l’abstention consciente est un acte responsable
de refus d’un système de domination où le droit de vote
constitue l’acte public d’allégeance du plus grand nombre
au pouvoir de quelques-uns.

L’histoire récente des social-démocraties
montre combien le rituel électoral,
qui devait garantir la liberté
et les moyens de vie pour chacun d’entre nous,
n’a fait que renforcer le pouvoir
d’une caste de possédants et l’exploitation
de l’immense majorité des êtres humains.


Un monde de solidarité et de partage,
riche de sa diversité, est pourtant possible.
Pour abolir le système électoral autoritaire
où la propriété et le profit servent de valeur morale,
la lutte contre le pouvoir
par l’abstention et l’action directe s'impose.

Il n'existe qu'un projet totalement révolutionnaire :
« Abolir le pouvoir, supprimer les gouvernements,
et condamner toute domination sur d'autres consciences.
Tout le reste consiste à remplacer une domination par une autre,
un pouvoir par un autre, et des escrocs par d'autres escrocs
 »

 Anselme Bellegarrigue,
auteur du premier manifeste anarchiste (1850)

Et puisqu'on en parle, c'est le moment de dire ce qu'est réellement l'anarchie :
L'anarchie condamne toute domination sur d'autres consciences.
Ce qui en fait le seul projet réellement humaniste,
par l'abolition de tout pouvoir, la suppression des gouvernements,
et l'instauration de l’ordre social par la responsabilisation et l'autogestion.
L'anarchiste qui prétend à la liberté ne peut être
qu'une personne consciente de l’existence des autres,
responsable, autonome, et sans déterminisme autoritaire.
Et il faut surtout dire ce que l'anarchie N'EST PAS : ce n'est pas le chaos,
ni la destruction de l'ordre, ni la suppression des règles.
Ça, c'est ce que voudraient faire croire les défenseurs du pouvoir,
habiles et rusés pour détourner et corrompre le sens des mots.


L'art du salop, c'est de détourner les mots pour en pervertir le sens
et tenter de faire passer sa victime (ou son ennemi) pour le salop.
Et ça, les escrocs au pouvoir savent le faire à la perfection...
preuve qu'ils sont des salops de la pire espèce.
_________________________________________________________
http://blog.louprebel.fr/2015/01/es-tu-libre-de-te-soumettre.html
An’ Archy